Histoire &
patrimoine

Vair-sur-Loire se situe au bord de la Loire, le plus grand fleuve sauvage d'Europe, à mi-chemin entre Nantes et Angers. À quelques kilomètres à l'Est d'Ancenis-Saint-Géréon, la commune est soumise aux caprices du fleuve mais vit aussi grâce à lui.

La Loire aux Cosniers

Quatre îles de Loire, aux noms évocateurs (Bernardeau, Kerguelen, Boire-Rousse et Briand), sont des réserves de biodiversité mais sont aussi façonnées par l'activité agricole. Autour de ces quatre îles se situe le terrain de jeu des pêcheurs, amateurs et professionnels.

La Boire Torse

En période hivernale, la Loire peut se répandre dans les deux grands bassins que sont le marais de Grée et le marais de Méron. À cette même époque, les boires (des bras non permanents de la Loire) se remplissent ce qui permet à la faune et la flore de se reposer avant de revivre au printemps. 

La Boire Torse est un de ces havres de paix naturels. Vair-sur-Loire s'est engagé dans un Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) qui, notamment, répertorie la faune et la flore typiques de la commune avec la participation de tous les habitants.

Dans cet environnement privilégié, se sont installés les humains, créant deux bourgs, l'un en bord de Loire et l'autre sur une butte plus au Nord.

De nombreux mégalithes (Juigné, dolmen du Marais de Grée, Bernardeau, pierres de la Cour de l'Île) attestent de la présence humaine des temps préhistoriques. 

Le bourg près de la Loire, au nom qui pourrait évoquer les eaux sombres du fleuve sauvage (Albert Dauzat & Charles Rostaing – Dictionnaire des Noms de Lieux de France), s'est appelé au fil du temps Arnet (traces en 1104), Arnetz (traces du XIIè siècle), Arnetum (traces en 1219) pour devenir Anetz. 

Au VIIIè siècle, Hermelandus, abbé dans l'île d'Indre, près de Nantes, est sanctifié par la paroisse qui se constitue sur la butte plus au Nord, elle prend son nom. Transformé en SaintErmelandus (traces en 1287), le bourg devient Saint-Herblon. Intégré depuis la nuit des temps à la paroisse puis la commune de Saint-Herblon, La Roche-Blanche fait sécession au XXè siècle (arrêté préfectoral du 5 août 1950).

Saint-Herblon, vu de Méron

Le clocher de l'église Saint-Clément

Le témoignage religieux se retrouve partout sur la commune avec les nombreux calvaires. De façon plus visible, l'église Saint-Clément d'Anetz, construite entre 1897 et 1913, mélange les époques et les styles. Entre le style néo-roman, qui peut lui donner son petit côté église fortifiée, et le style néo-byzantin de son clocher, sa mise en valeur par l'éclairage de nuit en fait un phare, non pas pour les marins de Loire mais pour les automobilistes égarés sur l'ancienne route nationale.

Le clocher de l'église Saint-Hermeland

Sa collègue Saint-Hermeland de Saint-Herblon se voit également de très loin mais son fronton moderne et massif cache un peu trop la construction plus classique du début du XXè siècle.

La vie des humains s'organise au Moyen-Âge autour du château du Plessis-de-Vair (château de Vair), qui devient le siège du marquisat de Châteaufromont, regroupant Anetz, Saint-Herblon et La Rouxière. Les couleurs de cette famille se retrouvent sur le blason de Saint-Herblon : une bande à damier blanc et rouge.

Et comme la vie des humains est liée à la nature, ceux-ci donnent des noms aux lieux en rapport avec le paysage ; à titre d'exemple, vair (ou ver) indique un marais, type de paysage typique du territoire communal.

Depuis 2016, les deux communes de Saint-Herblon et d'Anetz se sont unies pour constituer la commune nouvelle de Vair-sur-Loire, ravivant ainsi les noms et les lieux historiques et patrimoniaux.

Le Moulin Neuf, vu de Méron

Il reste également quelques vestiges d'activités humaines disséminés sur la commune : une tour en ruine au Bernardeau (sur un ancien four à chaux), un vivier à La Cour, des fours à chanvre... De façon plus anecdotique, la famille de l'écrivain Hervé Bazin a vécu à L'Emeronce aux Cosniers. L'Écomusée vous permettra de vous familiariser avec toutes les particularités de Vair-sur-Loire.

Le train ne s'arrêtant plus à la gare "Anetz – Saint-Herblon", désaffectée depuis 1972, vous pourrez prendre votre vélo, par la Rue de la Gare, pour remonter à l'Écomusée et admirer le vieux séquoia, avant de poursuivre votre balade dans le bocage de Vair-sur-Loire.

Entre boires et voie ferrée, aujourd'hui le chemin fait le bonheur des cyclistes qui empruntent la Loire à Vélo. Cette piste, bien que récente, utilise plusieurs cales plus anciennes (comme aux Cosniers, à La Chaussée, à La Basse Boire ou au Bernardeau). Ces cales servaient aux pêcheurs à accéder à la Loire ou au bras de la Loire à partir duquel se prolonge la Boire Torse. La construction de ces cales remonte "seulement" au XIXè siècle, à une époque où les activités humaines étaient encore fortement artisanales.

La cale de la Basse Boire

Si vous êtes plus pressés, sur ce trajet de la Loire à Vélo, vous pourrez vous reposer à l'aire de Bois Poulas ou à Bel Air.

Beaucoup de lieux sont en mesure de vous accueillir à Vair-sur-Loire : voir la carte interactive.

Texte et photos : Christophe Hivert